Sentiments contraires
Depuis
près de 8 mois, la semaine ne commence plus vraiment le lundi pour moi
mais le mardi. Le lundi est devenu une sorte de mise ne bouche
annonçant le vrai début de la semaine, un peu comme un sas entre deux
mondes, celui du week end en famille qui vient de s'achever et celui de
cette nouvelle semaine de vie qui va commencer. Nouvelle semaine de vie
pour mon bébé, conçu un mardi matin. Bien sûr, je ne peux pas vraiment
être sûre de ce moment mais puisque le mystère demeure, j'ai choisi de
prendre comme repère notre RDV à Bruxelles.
Au début,
j'attendais le mardi avec fébrilité, avec la hâte de la future maman
qui guette la moindre courbe que prend son ventre. Aujourd'hui,
j'attends le mardi avec anxiété, me disant qu'une nouvelle semaine qui
commence, c'est l'assurance que bébé n'est pas né durant la semaine qui
vient de s'achever et qui porte encore le sceau de la prématurité.
Demain,
mon bébé débutera sa 33è semaine de vie en moi. C'est déjà un beau
chiffre ! Ce n'est pourtant pas encore assez ... MissLou est née durant
sa 35è semaine de vie en moi, c'était encore trop tôt mais c'était déjà
pas mal ; il serait bon que son / sa cadet(te) suive la même route,
voire batte son record. Après tout, une grossesse dure 40 semaines en principe !
Cependant, malgré cette inquiétude très
forte de voir mon bébé naître trop tôt, je dois bien avouer que je
commence à être impatiente de le / la serrer enfin contre moi, de
sentir enfin son odeur, de caresser enfin son petit visage, de
m'occuper enfin de lui / d'elle et de reprendre une vie normale, de me
lancer enfin dans l'aventure d'une nouvelle vie à quatre. J'essaye de
lutter contre mon impatience, devenant presque superstitieuse, redoutant
que ce désir n'accélère un événement que je m'efforce à chaque instant
de retarder en restant sagement dans mon canapé des heures durant.
Inquiétude et impatience se disputent âprement mon esprit, aucune des
deux ne cède la place à l'autre et elles se confondent de plus en plus
souvent, malgré moi.